CONSEIL DE COMMUNAUTE
SEANCE DU JEUDI 26 JUIN 2014
Michel ILLAC
Rapport N°1 – Approbation du Compte Administratif 2013
Monsieur le Président,
Mes Cher(e)s Collègues,
L’analyse de ce compte Administratif est très intéressante, la réalité des chiffres est parlante.
En effet le compte administratif dégage :
> En fonctionnement : un résultat consolidé de 52,6 M€, contre 21,7 M€ en 2012.
Soit 30,9 M€ de plus comparé à 2012.
> En investissement : un déficit cumulé de 40,7 M€, contre 72,2 M€ en 2012.
Soit 31,5 M€ de déficit en moins comparé à 2012.
On peut constater une situation qui s’améliore, même si nous savons toutes et tous qu’elle reste structurellement tendue.
En particulier, depuis que notre EPCI perd plus de 150 M€ par an de recettes fiscales provenant des entreprises, conséquence directe de la suppression de la Taxe Professionnelle par le gouvernement Fillon en 2010…
Et qu’en même temps nous sommes confrontés durablement à une érosion de plus en plus forte des dotations et des concours financiers de l’Etat.
Autrement dit, notre communauté urbaine est d’abord confrontée à un « déficit des recettes » et non à une inflation non maitrisée des dépenses d’équipements et de fonctionnement du service public…
Ce « déficit de recettes » ne peut être compensé par la seule augmentation de la fiscalité ménage, sauf à devenir insupportable pour nos concitoyens…
Voilà pour le constat d’un compte administratif propre, sincère, après la mise en œuvre du dernier exercice budgétaire en année pleine de la précédente mandature.
Le problème est que malgré ce constat le commentaire qui l’accompagne continue une mise en scène de dramatisation.
En utilisant les subtilités de conjugaison de la langue française, on dessine une situation qui « semblait déséquilibrée » …. « qui aurait été pour la première fois déficitaire en section fonctionnement si…» pour justifier cette affirmation mise en exergue en introduction : « l’entrée de MPM dans un processus d’alerte de haut niveau ».
On se demande ce qui aurait pu être écrit à la charnière des années 2007/2008, alors que notre EPCI peinait à sortir d’une situation extrêmement périlleuse, avec un autofinancement proche de zéro et un endettement en zone rouge.
On voit bien, Monsieur le Président, qu’on est dans la poursuite du discours de dramatisation de la situation financière de MPM en trois actes…
Acte 1 : en avril pour justifier en urgence la hausse de 34 M€ des impôts ménages dès 2014.
Acte 2 : aujourd’hui pour annoncer un plan d’économies et de rationalisations.
Acte 3 : en Juillet, pour entériner une contraction des investissements de 50 M€ dans les 18 communes, des coupes budgétaires tous azimuts et semble-t-il d’abord dans la masse salariale, qui, avec 15,7 % de nos dépenses tous budgets confondus, est pourtant deux fois moins importante que la moyenne des 15 communautés urbaines de France…
Je ne sais pas comment nous pouvons conserver un service public de qualité en comprimant un peu plus ce niveau de dépenses en personnels. Sauf à vouloir externaliser vers le privé.
Il ne faudrait pas que nous confondions rationalisation, mutualisation, redéploiement et mobilisation des personnels partout où c’est nécessaire et baisse des effectifs. Partout où cela s’est fait ainsi on aboutit de fait à une baisse de la qualité du service.
Un dernier mot sur ce compte administratif pour dire qu’il présente en page 13, une ventilation intéressante des dépenses d’équipements entre Voirie et Transports Collectifs :
> 63,4 M€ en voirie
> 57,3 M€ en TC
Cela continue de confirmer ce que certains ont pu dire en commissions pendant l’élaboration du Plan de Déplacements Urbains et dans cet hémicycle, sur l’absence pour le moment d’un renversement des priorités dans la politique des déplacements de MPM.
Notre Groupe approuvera le contenu des 3 premiers rapports afférant à l’exercice 2013, ….mais bien entendu hors dramatisation…