CONSEIL DE LA MÉTROPOLE
SÉANCE DU JEUDI 28 FÉVRIER 2019
Madame La Présidente,
Cher(e)s Collègues,
On nous propose d’approuver le bilan de concertation préalable concernant ce projet autour de la Canebière.
C’est un projet majeur, puisqu’il vise à bouleverser les mobilités et le stationnement dans ce périmètre pour piétonniser, aménager et végétaliser l’espace public, valoriser et harmoniser le patrimoine architectural.
Livraison en 2021, pour un coût estimé à 60 M€ minimum.
Or, ce bilan soulève plusieurs remarques :
1°) Certes, il est volumineux sur 251 pages, mais inversement proportionnel aux contributions recueillies au nombre de 52.
Comment pourrait-il en être autrement quand on s’est contenté du minimum légal pour concerter la population ?
Une seule réunion publique de 144 personnes ici même à la veille de Noël, où les techniciens, les élu-e-s et leurs collaborateurs occupaient la moitié de la salle.
3.000 petits dépliants restés le plus souvent dans les 3 lieux ouverts à la concertation.
Un calendrier de 7 semaines, mais avec les fêtes de fin d’année au milieu.
Comment peut-on conclure sur un bilan qualifié – je cite : « d’appropriation d’un projet de centre ville apaisé… d’harmonisation et de valorisation du patrimoine architectural » ?
Surtout en pleine tempête populaire suite au drame de la rue d’Aubagne et des déménagés.
C’est surréaliste.
2° remarque : On repère une volonté d’avoir moins de voitures, plus de piétons et d’arbres. Ce que nous partageons. Mais on repère également une quasi absence de ce qui relève de la qualité de vie sociale dans ce grand espace public.
Il y a une réelle pertinence dans la remarque de la contribution critique déposée par « Un centre ville pour tous » : c’est un projet qui vise l’attractivité par l’esthétisme et non l’utile.
3° remarque : La question du stationnement résident n’a pas de réponse dans le projet actuel. Si ce n’est une très hypothétique politique tarifaire et de réservation à négocier avec les délégataires des parkings.
N’est pas non plus suffisamment réfléchi le report de la circulation automobile interdite dans l’hyper-centre vers les arrondissements périphériques, ainsi qu’une évolution des transports collectifs à la hauteur de cette ambition.
4° Enfin, une dernière remarque et non des moindres : on parle de concertation préalable. J’insiste sur le mot préalable. Car le lendemain de la clôture, on a déjà engagé des travaux cours Ballard qui mettent en œuvre ce projet de requalification.
Au regard de toutes ces remarques, il n’est pas possible d’approuver les conclusions de cette pseudo-concertation.
Par contre, on comprend parfaitement que les habitants donnent de moins en moins de crédit à cette conception de l’action publique.
Christian PELLICANI