CONSEIL DE LA MÉTROPOLE
SÉANCE DU JEUDI 15 FÉVRIER 2018
Monsieur le Président,
Cher(e)s collègues,
Deux années se sont écoulées chaotiques, résultat d’une mise en œuvre à marche forcée.
Vous disiez trop vite, trop loin, trop fort. Et aujourd’hui vous dîtes plus vite, plus loin, plus fort. Il y a de quoi surprendre, de quoi déboussoler plus d’un élu dans cette assemblée, surtout dans votre majorité tellement vous étiez le garant d’une vision intercommunale.
Que se passe-t-il, que tout se précipite.
Ce n’est quand même pas la rencontre d’un soir de quelques députés ave le Président de la République qui nous vaut ce déferlement d’opportunisme politique, ou le constat d’échec d’une Institution nouvelle censée faire mieux, aux ambitions affichées. Mais en réalité sans moyens et qui nous vaut cette fuite en avant.
La situation était prévisible.
Faire plus avec moins est impossible. Pire on n’arrive plus à faire ce que nous faisions avant.
Nous ne sommes pas arrivés à appliquer la loi comme le transfert des compétences reporté, comme la voirie et d’autres, la dégradation des services publics.
Que dire du fonctionnement démocratique de l’Institution, quand c’est la politique au pied du mur qui est en œuvre.
Qu’en est-il de la considération des Élus de cette assemblée face à une question aussi importante que la fusion du Département et de la Métropole.
Ne pensez-vous pas que cela mérite un vrai débat ou alors on prend le risque de reproduire les mêmes effets que nous connaissons aujourd’hui dans notre Institution.
L’actualité nous impose d’apporter des réponses, de construire des projets au niveau des enjeux de ce territoire. Le fait Métropolitain est une réalité incontestable.
Nous voulons de l’ambition, alors revenons à l’essentiel quitte à modifier les lois, les transports indispensables à la mobilité et au développement économique, la recherche, la stratégie économique.
Pour le reste les élus du Conseil de Territoire, grâce à leurs proximités et leurs expertises sont les mieux placés, pour gérer les compétences qui ont fait leur histoire.
À la Métropole le soin de donner la cohérence nécessaire à ce grand territoire et d’organiser la solidarité utile au développement de tous.
Alors je pense que nous aurons rempli une grande partie de notre mission.
Je veux dire ici il n’y a pas de sujet tabou, la question de la fusion n’est pas tabou. La Démocratie non plus n’est pas tabou. Nous défendons des principes celui de la démocratie d’abord.
Alors, si évolutions il doit y avoir, posons les questions : Pourquoi ? Pour qui ? Pour quel projet ? Pour quelle efficacité ? Avec quels moyens ? Des questions oui, des réponses nécessaires.
Les réponses ne sont pas comme il est dit dans la Presse, “dans le rapprochement avec le Département une collectivité saine financièrement, capable de supporter les futures garanties d’emprunt tout en tenant les Maires en respect”. Je vous laisse apprécier.
La réunion de deux budgets, d’un côté un budget départemental crédible et de l’autre un budget métropolitain catastrophique. L’un et l’autre seraient perdants et au bout ce sont les citoyens et notre Territoire.
Pendant ce temps l’État se désengage de plus en plus et augmente la pression financière sur nos collectivités. Je ne vois pas dans cette orientation, dans cette vision où se trouve la modernité, si ce n’est le renoncement. Comme je ne vois pas où se trouvent les rétrogrades parce qu’ils s’interrogent.
Ce que je vois ce sont des Élus attachés à leurs communes, à leurs territoires avec des perceptions différentes, réunis dans une assemblée qui mérite un débat ouvert et à qui il appartient de construire du commun en dehors des jeux politiciens dont les laissés-pour-compte seraient nos populations et nos territoires.
Là, sont peut-être les véritables enjeux métropolitains.
Marc POGGIALE