Chers Collègues,

Avant de démarrer l’ordre du jour de notre Conseil de Territoire, je voudrais faire le point sur deux sujets qui concernent notre institution.

La question des déchets et du mouvement de grève qui impacte l’ensemble du Territoire Métropolitain d’abord.

La situation que nous traversons depuis quatre jours sur le Pays de Martigues est la conséquence de la Loi de Réforme de la Fonction Publique et la question du temps de travail des agents de la collecte en l’occurrence.

Il s’agit d’une réaction à l’élaboration d’une Loi qui, si elle était mise en application brutalement signifierait pour les agents : travailler plus pour gagner moins.

Je veux le redire ici, devant vous, devant la presse : je ne tolère aucune dérive qui ait pu exister. Et même si je conteste le bien-fondé de cette Loi, je me plierai à ce qu’elle soit respectée.

Néanmoins il faut reconnaitre aujourd’hui la dureté et la pénibilité des métiers autour de la collecte.

Dureté des conditions qui, même si elles se sont améliorées avec le temps, restent peu enviables, sans réelles perspectives d’évolution ou de mobilité dans la carrière professionnelle des agents.

Pénibilité du métier aussi, qu’il convient de prendre en compte ;

De manière plus importante que ce qui se fait généralement.

Il faut que la technocratie cesse de faire des statistiques, des probabilités pour en tirer des conclusions sur les politiques publiques et l’exercice des professions de la fonction publique.

Il faut en finir avec ce soi-disant pragmatisme stupide.

Ce pragmatisme qui n’est autre qu’un parti-pris idéologique qui ne s’assume pas.

Ce même parti pris qui, hier, nous expliquait que le trou de la sécu était la conséquence des faux arrêts maladies ou que les truqueurs aux RSA plombaient les budgets des Départements.

Aujourd’hui on construit un projet à partir d’images d’Epinal inacceptables.

Je veux réaffirmer toute ma considération aux agents de la collecte, parce que oui leur travail est pénible parce que oui le service public qu’ils rendent à la population du Pays de Martigues est satisfaisant.

On ne reconnait pas la pénibilité des conditions de travail d’une infirmière, d’une caissière ou d’un ripeur en l’applaudissant le soir à 20h sur son balcon. 

Et ce n’est pas un rapport de la chambre régionale des comptes imprécis, orienté idéologiquement et sincèrement médiocre qui peut venir étayer l’idée que la collecte des ordures ménagères est une gabegie du service public.

Alors, mon sentiment profond est que la Loi qui nous est imposée est mauvaise, qu’elle n’améliore pas le service rendu.

Elle doit être modifiée, amendée, voire différée dans son application, pour permettre un taux de pénibilité acceptable.

Alors, pour aller en ce sens, j’ai demandé une table ronde avec Monsieur le Préfet, Martine Vassal, les Présidents des 6 Territoires et les syndicats.

Se pose aussi la question de la perte du pouvoir d’achat de ces agents liée à la réorganisation du travail en cycles et à la fin des heures supplémentaires.

Que ce soit clair ce qui peut être illégal ou à la limite de la régularité ne doit plus exister.

Par contre, l’accumulation d’heures supplémentaires régulières pendant des années ne peut être gommée financièrement.

Il faut trouver un moyen de compensations financières pour répondre à ce qui s’apparente à une réelle baisse du pouvoir d’achat.

Enfin, la carrière de nos agents par la pénibilité et la spécificité des métiers mérite un suivi médical spécifique, un plan de formation qui accompagne les mobilités rendues ainsi possibles et enfin de vraies perspectives de reclassement pour ceux dont l’état de santé ne permettrait plus d’exercer cette activité.

Vous l’aurez compris, je ne peux cautionner une situation où on demande à des agents : « travaillez plus longtemps et plus péniblement pour gagner moins »

Oui en tant que Président du CT6, je suis solidaire des grévistes et je me refuse à employer des réquisitions ou renforts privés qui auraient pour conséquence de casser la grève.

J’espère pour nos Territoires, pour nos populations, pour nos agents et pour notre service public que nous sortirons au plus vite de cette situation.

Le deuxième sujet, sera plus bref, il concerne la réforme Métropolitaine en cours.

Je tiens à vous faire part de mon sentiment sur le sujet.

Pour répondre aux questions qui sont posées, dans la continuité de la visite Présidentielle à Marseille, sur l’évolution de la Métropole, j’ai fait un courrier à la Présidente que je vais remettre à la Conférence des Présidents lundi prochain.

Sur la question des compétences, le sujet est à mon avis très complexe au regard des niveaux d’intégration des différents territoires.

Il faut trouver des formes pour donner à la proximité tout ce qui peut l’être.

Concernant les attributions de compensations, bien évidemment, je ne peux souscrire à cette idée.

Il existe des moyens autres pour augmenter les ressources de la Métropole que ceux qui vont affaiblir les communes.

L’impôt, la dette sont des sources possibles.

Je ferai des propositions au Conseil Métropolitain de jeudi en ce sens.

Enfin, concernant le Conseil de Territoire et sa suppression, le conflit que nous sommes en train de vivre est une démonstration de la nécessité de cet échelon de proximité.

À vrai dire la question se pose par la seule incongruité du CT1, ou le Maire de Marseille n’est pas dans l’exécutif du Territoire.

Pour preuve aujourd’hui, toujours sur la question des déchets, l’attention est focalisée sur Marseille et on parle à sa place.

Je trouve cela dommageable.

Voilà mes Chers Collègues, ce que je voulais vous dire en préambule de notre Conseil de ce soir.

Déclaration de Gaby CHARROUX, Président du Pays de Martigues, Vice-Président de la Métropole concernant le mouvement de grève des agents de la collecte Métropoliains
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