CONSEIL DE COMMUNAUTE
SEANCE DU VENDREDI 23 MAI 2014
Sophie CELTON – DEBAT SNCM
Monsieur le Président,
Cher(e)s Collègues,
Puisque un débat est ouvert sur la situation de la SNCM, permettez-moi de rappeler notre position.
Nous attendions de l’Etat, garant de la continuité territoriale de service public, qu’il stoppe la course de lenteur et donne enfin une réponse sans équivoque, conforme aux besoins des usagers de la desserte de la Corse.
La nouvelle DSP de 10 ans attribuée par la Collectivité Territoriale Corse au groupement SNCM-CMN en fixe le cadre.
Il convenait pour cela, d’accompagner le projet de renouveau et de développement de la compagnie avec ses prolongements industriels :
- D’une part en stabilisant le capital de la SNCM avec la Caisse des Dépôts et Consignations actionnaire pour moitié de TRANSDEV ;
- D’autre part en engageant le financement du renouvellement de la flotte avec la commande à Saint Nazaire de 4 navires.
Au lieu de cela, le gouvernement vient de fuir sa responsabilité en laissant TRANSDEV manoeuvrer dans son objectif d’abandon de la SNCM.
C’est choquant et irresponsable.
Depuis 2005, les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans cet abandon bien profitable à la concurrence naviguant sous d’autres pavillons pratiquant le dumping social et fiscal.
Quant à l’Europe, prétexte bien commode aux tergiversations et à l’inertie, il faut rappeler que 220 millions d’euros d’amende réclamés sont imputés à la SNCM alors qu’elle sanctionne les modalités en 2005 d’une privatisation dont l’État français est le seul responsable.
Et pour les 200 autres millions, ils concernent un service déjà réalisé pour assurer la continuité des transports depuis et vers la Corse tout au long de l’année et non aux seules périodes rentables.
Ce n’est pas qu’au moment des élections qu’il faut vouloir changer l’Europe. Sinon c’est de la duplicité.
En agissant ainsi, le gouvernement bafoue l’intérêt de la France, du Grand Port Maritime de Marseille, des quatre mille emplois directs et induits.
C’est inacceptable.
Voilà pourquoi, nous soutenons toutes les mobilisations des salariés qui se battent pour l’avenir de la SNCM.
L’Etat a toujours toutes les clefs en main pour respecter ses engagements.
Il doit se ressaisir dés lundi lors du conseil de surveillance de la SNCM et en publiant le décret d’application de la loi Cuvillier pour faire respecter les règles sociales du pavillon français de premier registre.