CONSEIL DE COMMUNAUTE
SEANCE DU VENDREDI 03 JUILLET 2015
Monsieur le Président, Mes Cher(e)s Collègues,
Le contrat de ville est présenté comme un nouveau cadre d’action pour la politique de la ville.
La philosophie étant de recoudre la ville, cela veut bien dire qu’elle est toujours, 30 ans après, sous l’effet de fractures sociales et territoriales, qui ont éloigné, voire exclu, toute une partie de la population de l’accès à l’emploi, du parcours résidentiel, des services publics, du développement économique, du partage des richesses…
Malgré tout l’apport et les bilans de la politique de la ville qui reste indispensable, on conviendra que c’est la reconnaissance d’un constat d’échec de trente années de choix politiques de développement, d’aménagement, de services à la population, de plus en plus libéraux et inégalitaires, de moins en moins solidaires.
Cette nouvelle approche est-elle à la hauteur de la situation ?
La meilleure articulation recherchée entre les dimensions urbaines et sociales et la mobilisation prioritaire des politiques de droit commun pour ces quartiers, peuvent-elles répondre aux enjeux ?
On verra assez rapidement la réponse.
Mais quand le gouvernement substitue 38 quartiers prioritaires aux anciens périmètres deux fois plus vastes et l’argent qui va avec, on peut s’interroger sur les effets de fragmentations, d’isolements, voire d’abandons, que cela peut produire sur notre territoire très fortement impacté.
Par exemple pour les trois quartiers de La Ciotat qui sortent du dispositif d’action pour n’être plus qu’en veille.
Toujours du point de vue financier, si on peut apprécier positivement la proposition de majorer l’engagement budgétaire de MPM de 2 M€ au titre de la politique de la ville et de 3,4 M€ au titre de la rénovation urbaine, on peut aussi s’interroger sur le report à 2016 pour mettre en œuvre cet engagement supplémentaire.
Enfin je terminerai sur une autre grande nouveauté de ce contrat de ville : la création encadrée par la loi de conseils citoyens de 32 membres par quartiers prioritaires constitués par 2 collèges tirés au sort : sur les listes électorales pour les habitants ; après appel à candidatures pour les acteurs sociaux.
Nouveauté à notre avis très appréciable, car les projets les plus partagés sont généralement les mieux réussis.
Mais permettez-moi de dire un mot concernant l’option retenue pour les 35 quartiers de Marseille.
Si nous avons bien compris, après accord avec l’Etat, MPM retient la proposition de regrouper les 35 quartiers de Marseille dans 10 conseils citoyens pour être mieux à même de renforcer les cohérences globales quartiers/ville.
Pourquoi pas ?
Mais cela réduit des 2/3 le nombre de personnes concernées si on s’en tient au plafond de 32 participants.
C’est quand même pas la même chose en terme de co-construction d’avoir pour ambition de travailler avec 320 personnes ou 1.120 personnes.
Dans la mesure où l’Etat a donné son accord pour regrouper les 35 quartiers dans 10 conseils citoyens, nous faisons la proposition de rehausser la participation totale au niveau de ce qu’elle aurait dû être avec un conseil citoyen par quartier. Soit 1120 personnes pour une population de 200.000 habitants concernée.
Un tout dernier mot pour saluer le gros travail fait par nos services, surtout au regard du délai impartit.
Vote Pour.
Marc POGGIALE